après le bombardement de Mailly-le-Camp

LES VESTIGES DU BOMBARDEMENT

Aujourd’hui se tiennent, au cœur du lieu-dit « Le Village Nègre », des trous provoqués par les bombes de Lancaster.

Autrefois, il y avait ici un village, avec ses commerces et ses habitants qui faisait le plus grand bonheur des militaires. Mais en une fraction de seconde, tout fût anéanti par des tonnes de bombes larguées depuis les cieux.

EN UNE FRACTION DE SECONDE,
LE VILLAGE NèGRE EST DéTRUIT PAR DES TONNES BOMBES.

Témoignage vivant de l’enfer et de la violence du bombardement qu’a connu le camp de Mailly, les trous sont les cicatrices laissées par les bombes lâchées par les Lancaster.

Lors de la reconstruction du camp, nombre de ces cavités ont été rebouchées avec les débris restants. Seules quelques fondations et trous de bombes subsistent encore aujourd’hui.

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LA DéFENSE PASSIVE

Malgré son organisation, la Défense Passive de Mailly est débordée par l’ampleur de l’événement. À Mailly, elle gère plusieurs abris collectifs répartis dans le village.

La sirène retentit accompagnée par le bruit terrifiant des moteurs des avions. La surprise du bombardement est totale pour les habitants qui se réfugient alors dans des abris et des tranchées. Là, ils ressentent les tremblements et le bruit assourdissant provoqué par chaque impact de bombe, causant peur et désarroi.

La Défense Passive est une structure locale présente dans de nombreuses communes françaises qui permet la protection de la population civile. Mise en place dans les années 1930 et développée durant l’Occupation, composée de volontaire et de requis désignés selon leurs compétences afin d’accomplir des missions spécifiques en cas de bombardement. Ces missions sont d’abriter, de sauver et de soigner la population. Elle possède une véritable organisation hiérarchique et son personnel est rémunéré pour ces actions.

CHAQUE SECONDE PARAÎT UNE éTERNITé.

SANS DISCONTINUITé, LES BLESSéS AFFLUENT, RéCLAMANT DE L’AIDE.

Suite aux campagnes de bombardement des Alliés sur l’Europe, et étant donné l’importance stratégique militaire du camp, la Défense Passive à Mailly est créée en début 1943, sur demande de la préfecture de Troyes.

Elle est composée d’environ 140 habitants répartis en service en fonction de leurs compétences. Le personnel de la Défense Passive de Mailly est mixte, comprenant des civils volontaires encadrés par des agents de l’État ayant des compétences spécifiques, prêts à réagir en cas de bombardement. Toutefois, son personnel est principalement constitué de requis civils afin de disposer d’une main-d’œuvre suffisante. Le personnel est rémunéré entre 7,50 et 11 francs par vacation, en fonction de leurs responsabilités, grades et fonctions. Ils reçoivent des dotations de matériel médical et de secours en petites quantités.

La Défense Passive a la gestion de 12 abris collectifs dissimilés dans le village, pouvant contenir environ 60 personnes à chacun. L’entretien et l’utilisation de ces abris sont à la charge d’un membre désigné.  Pour exemple, la place du monument aux morts du village possède 3 abris capables d’accueillir 60 personnes.  Certains abris sont en béton tandis que d’autres prennent la forme de tranchée en zig-zag avec des taules posées dessous et renforcée avec de la terre.   Souvent, chaque famille possède également son propre abri individuel.

Des patrouilles de guet sont régulièrement organisées le long des chemins de fer et des gares. Parfois, des entrainements se déroulent afin de prévenir du pire.

La Défense Passive de Mailly sera débordée par l’ampleur de l’événement, le matériel et le personnel n’est pas suffisant afin de prendre en charge tous les blessés civils et allemands.  Des secours de la région de Troyes, Vitry-le-François et de Châlons-en-Champagne viendront en renfort lors du bombardement.

Avant le bombardement, le chef local de la Défense Passive avait toutefois soumis l’idée d’un rayon de protection de 500 m autour du camp. Mais, la préfecture n’a pas fait suite à cette requête.

Monsieur Gervasoni Marius se souvient

«NOUS ÉTIONS SERRÉS DANS UN ABRI ROND, AVEC UN MACHIN EN FORME DE CLOCHE PAR-DESSUS. IL Y AVAIT DEUX BOUCHES D'AÉRATION. À CHAQUE IMPACT DE BOMBE, ÇA FAISAIT CHUTTT, CHUTTT. ÇA FAISAIT UNE PRISE D'AIR. MAIS ON ÉTAIT TELLEMENT SERRÉS LÀ-DEDANS...»

La sortie de l’abri est synonyme de confusion totale face aux troupes allemandes fuyant dans les sous-bois.

« MADAME, MADAME, BOMBARDEMENT, ÉGAL CELUI DE COLOGNE ! ÉPOUVANTABLE ! » DIT UN SOLDAT ALLEMAND À UNE VILLAGEOISE DE POIVRE DU NOM DE MADAME MARTIN MARIE-THÉRÈSE.

Dans cette panique générale, une vague de solidarité s’organise rapidement entre les citoyens. Équipés de lampes torches, ils fouillent les décombres à la recherche de leurs proches. Les blessés sont soignés tant bien que mal avec les moyens du bord et la comptabilisation des victimes se fait dans une douleur insoutenable pour les survivants qui tiennent bon jusqu’aux premiers rayons de soleil.

L'ANCIENNE PISCINE DU CAMP

Quelques bâtiments sont épargnés par la destruction, notamment une piscine construite par les Allemands à leur usage exclusif et dont les vestiges sont encore visibles aujourd’hui.

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L’application du ¾ mai 1944 sera disponible et gratuite (premier trimestre 2024) sur l’ensemble des smartphones, elle ne nécessite pas de connexion internet permanente

Pour la télécharger, vous pouvez scanner ce QR code ou aller directement sur les Playstore et les Apple Stores. L’application vous informera de l’existence d’une expérience de réalité augmentée avec une notification depuis votre smartphone.

Crédits photos :

Plan d’un troue de bombe au Bois Sainte-Suzanne. MICHEL Théo. Collection mairie de Mailly-le-Camp

Plan d’un abris de la Défense Passive. Collection mairie de Mailly-le-Camp

Piscine des allemands. Collection mairie de Mailly-le-Camp.