l’enterrement des aviateurs


27 AVRIL 1944

Le 27 avril 1944, vers 18 h par un temps magnifique, des formations de bombardiers amĂ©ricain survolent la rĂ©gion pour aller bombarder un nƓud ferroviaire entre Nancy et LunĂ©ville. Les appareils sont Ă  haute altitude et laissent leurs marques blanches dans leurs sillages. Ces avions sont partis de la base de Chelveston en Angleterre.

La Flak allemande, localisée dans le camp, à la ferme des Fénus repÚre des B-17 américains et les prend pour cible. Malgré leurs altitudes, coup sur coup, deux forteresses sont touchées par une batterie de 88. 

Les aviateurs tentent de sauter en parachute pour Ă©chapper aux flammes, mais certains sont abattus en l’air et mitraillĂ©s par les soldats allemands au sol.

L’un s’écrase vers la cĂŽte 234 du camp, Ă  4 kilomĂštres au nord l’est de Sompuis, causant 5 dĂ©cĂšs et 4 prisonniers. Tandis que l’autre bombardier s’Ă©crase Ă  250 m de Coole, Ă  cĂŽtĂ© de l’ancienne voie ferrĂ©e, causant 4 morts, 9 prisonniers dont des blessĂ©s et 1 pilote en fuite.

Des habitants de Soudé vont chercher les corps des pilotes qui vont ensuite remettre aux allemands.

Le lendemain

Les soldats allemands rĂ©cupĂšrent les corps et enlĂšvent les uniformes des aviateurs, puis dĂ©posent leurs cadavres sur le trottoir devant la mairie, le chef allemand, devant la foule, s’exclame alors « VoilĂ  vos libĂ©rateurs… ». Le personnel de la mairie s’empresse alors de couvrir les corps avec des draps et de rĂ©colter des Ă©lĂ©ments sur ces aviateurs avant la feldgendarmerie.

Le lendemain, sous l’impulsion du curĂ© du village et du maire, et avec le soutien d’une bonne partie de la population, une cĂ©rĂ©monie religieuse est organisĂ©e pour procĂ©der Ă  l’inhumation. MalgrĂ© les menaces du commandant allemand du camp, un cortĂšge funĂšbre se forme pour accompagner les cercueils jusqu’Ă  l’Ă©glise Saint-Martin. Des prisonniers Nord-Africains du camp, touchĂ©s par cette tragĂ©die, se joignent au cortĂšge pour rendre hommage aux aviateurs.

Mais un officier allemand, furieux de voir cette scĂšne, rentre dans l’Ă©glise en hurlant, interrompant la cĂ©rĂ©monie. Les soldats allemands expulsent brutalement les fidĂšles et arrĂȘtent le maire et le secrĂ©taire de mairie.

Cependant, une fois les allemands partis, les pauvres amĂ©ricains purent enfin ĂȘtre enterrĂ©s dignement. En reprĂ©sailles, les allemands imposent un couvre-feu strict pour les civils Ă  partir de 16 heures. Le maire et le secrĂ©taire de mairie de l’époque fut envoyĂ© dans un camp de prisonniers prĂ©s de CompiĂšgne en Ă©chappant de prĂšs Ă  Auschwitz.

160 000

Ce chiffre correspond au nombre d’aviateurs de la Royal Air Force venant des quatre coins du monde sont dĂ©cĂ©dĂ©s Ă  travers les 364 514 sortis des avions de la RAF entre les annĂ©es 1939 Ă  1945.
Le taux de pertes tourne autour de 5 %, soit en moyenne 37 avions et 260 aviateurs perdus par mission.

L'Ă©GLISE SAINT-MARTIN

Le chƓur, le transept et les piliers de cette Ă©glise datent du XIIe siĂšcle. Le reste de l’église remonte au XVIe siĂšcle. L’église est construite sur une butte de terre dans un endroit marĂ©cageux, entourĂ©e de fossĂ©s profonds. Elle semble avoir autrefois servi de lieu fort et de refuge pour les habitants durant les guerres.

Cette Ă©glise est construite sur un plan en forme de croix latine, avec une longueur totale de 32,70 mĂštres, une largeur de 20 mĂštres et une hauteur de 7,10 mĂštres. L’abside et une partie du chƓur ont Ă©tĂ© reconstruites en 1836 selon les plans de monsieur Garel, architecte du gouvernement, dans le style primitif du XVIe siĂšcle. Les coĂ»ts se sont Ă©levĂ©s Ă  34 000 francs et ont Ă©tĂ© couverts par une imposition extraordinaire de la commune, une souscription volontaire des habitants et une aide de 4 000 francs du gouvernement.

L’église, aussi nommĂ© l’Ă©glise du Grand Mailly est surmontĂ©e d’une tour en bois qui renferme deux grosses cloches. Elle avait auparavant une belle flĂšche octogonale couverte en ardoises et qui s’écrasa dans la cour d’une ferme lors d’un ouragan en juin 1905. 

Au cours du bombardement du camp de Mailly, l’édifice a perdu tous ses vitraux. le 9 septembre 1914 , il fĂ»t la cible de tir d’obus sans subir de dĂ©gĂąts. Encore aujourd’hui, un obus situĂ© sur le cĂŽtĂ© gauche de l’entrĂ©e principale tĂ©moigne de cet Ă©vĂ©nement.

L'ÉGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE

L’église Saint-Jean-Baptiste du Petit Mailly est un monument datant du VIIᔉ siĂšcle. Elle se compose d’une nef de 18,80m de longueur et de quatre travĂ©es dont la premiĂšre Ă  l’est, en forme de rectangle de 5m de largeur, sert de sanctuaire,

Cette Ă©glise possĂšde une flĂšche trĂšs pure. À l’intĂ©rieur se trouvent quelques Ɠuvres d’art. En 1950, lors de travaux faits aux soubassements de l’église, il fut dĂ©couvert des morceaux d’une statue reprĂ©sentant Saint-Jean-Baptiste. Cette statue fut cachĂ©e Ă  cet endroit lors de l’avancĂ©e des Prussiens et des Cosaques pendant la guerre de 1870. Elle fut reconstituĂ©e et parfaitement remise en Ă©tat par les Beaux-Arts et replacĂ©e dans l’église au milieu de la nef en 1953.

L’église a souffert du bombardement de la guerre de 1914-1918. Seule la vierge installĂ©e n’a reçu de dĂ©gĂąts contrairement aux restes du bĂątiment ponctuĂ© de trous collatĂ©raux et de plusieurs voĂ»tes en partie effondrĂ©es. Des mesures d’urgences furent pris pour conserver la structure. Le 5 aoĂ»t 1919, elle est classĂ©e Monument Historique et elle fut rĂ©novĂ©e entiĂšrement en 1927.

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Pour la tĂ©lĂ©charger, vous pouvez scanner ce QR code ou aller directement sur les Playstore et les Apple Stores. L’application vous informera de l’existence d’une expĂ©rience de rĂ©alitĂ© augmentĂ©e avec une notification depuis votre smartphone.

Crédits photos :

Église Saint-Martin avant et aprĂšs la tempĂȘte du 30 juin 1905. Collection PIERREJEAN Philippe

Église Saint-Jean-Baptiste. Collection PIERREJEAN Philippe

DĂ©gĂąts sur l’Ă©glise Saint-Jean-Baptiste lors du bombardement du 9 septembre 1914.Collection PIERREJEAN Philippe