L'occupation

1939

Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. Le lendemain, la France déclenche la mobilisation partielle des soldats, surchargeant ainsi le camp. La guerre devient inévitable. Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne, et la mobilisation générale est lancée.

Le 10 mai 1940, les Allemands déclenchent une offensive sur l’ensemble du front. Dans le sillage de l’avancée allemande, de nombreux habitants partent avec peu de moyens afin d’échapper à l’ennemi, c’est l’Exode.

En quelques semaines, l’armée française est vaincue, et la France signe l’armistice le 22 juin.

DéBUTE ALORS, L’OCCUPATION

L’Occupation commence avec l’armistice du 22 juin 1940 et s’achève avec la libération.

Une partie des populations occupées a accepté de collaborer avec les armées d’occupation. L’autre partie a choisi la Résistance contre l’occupant. La majorité de la population a surtout été occupée à trouver des moyens pour se nourrir et à échapper aux nombreux bombardements ou opérations policières menées par les occupants.

1940

Le 10 juin 1940, la Wehrmacht rentre dans Châlons-en-Champagne et les unités blindées foncent plein sud. Elles rencontrent peu d’obstacles jusqu’à Arcis-sur-Aube. Plus à ouest, le 11 juin, d’autres unités ennemies franchissent également la Marne à Château-Thierry et prennent la direction de Montmirail, puis Sézanne, l’objectif étant la Seine que les avant-gardes des divisions dirigé par Ewald von Kleist atteignent le 13 juin au soir à Romilly-Sur-Seine.

Les 14 et 15 juin, elles remontent la vallée de la Seine pour bloquer tous les points de passages, et cela, jusqu’en amont de Troyes. Les colonnes de blindées allemandes atteignent les faubourgs de Troyes dans la journée du 15 juin.

Le 14 juin 1940, l’armée allemande s’empare, sans aucun combat, du camp de Mailly. Bien que les villes et les villages aux alentours ainsi que les carrefours stratégiques aient subi de violents mitraillages et des bombardements, aucun obus, aucune bombe n’est tombée sur Mailly ou le camp. Cette immense base logistique avec ses gigantesques dépôts de matériels les plus divers ainsi que tous ses approvisionnements tombent intacts aux mains des allemands pour devenir un camp de prisonnier pour les soldats français.

La Seine est bouclée par les Allemands et une enclave dans la plaine champenoise, comprise entre Montmirail, Châlons, Romilly et Troye, rend plusieurs milliers de soldats français prisonniers. À Fère-Champenoise, il reste encore dix divisions, soit plus de 15 000 soldats qui seront fait prisonniers notamment au camp de Mailly.

De fait, le pays se trouve inféodé à l’Allemagne nazie. La France fait l’objet d’un pillage économique, humain et territorial. Le régime de Vichy, qui s’oriente rapidement vers une politique de collaboration, soutient la politique de lutte contre la Résistance et mène de manière autonome la persécution des Juifs, puis contribue à leur déportation en Allemagne et en Pologne occupée.

MAILLY: PRISON D'UNE ARMéE DéCHUE

Le camp de Mailly va devenir un camp de regroupement pour les prisonniers de l’armée française. En tout, entre 25 000 et 30 000 captifs, dont 3 000 officiers au camp, sont emprisonnés dans des conditions déplorables et avec un manque de nourriture persistant. Les chevaux perdus et abandonnés lors de la débâcle par l’armée française sont le repas principal de ces prisonniers. Les prisonniers sont ensuite déportés dans les Stalag (camps de prisonniers en Allemagne) pour effectuer des travaux forcés.

Le camp de Mailly redevient alors un camp militaire d’entraînement et de manœuvre inaccessible aux civils pour les innombrables soldats allemands. Cependant, le camp n’est plus accessible aux civils. Les Allemands interdisent l’utilisation de la D9 de Mailly à Ramerupt par L’huitre, des sentinelles sont en place et il n’est pas question de laisser passer les civiles. Les Allemands, méthodiques et parfaitement organisés, profitent au maximum des installations du camp.

Dans le village, le casino et le cinéma du village devient les foyers du soldat allemand. Mais les cafés et les boutiques sont désertés, la pénurie a entraîné une baisse drastique du commerce. La vie quotidienne sous l’occupation est difficile et précaire.

COHABITATION VILLAGEOIS ET ALLEMANDS

Les témoignages divergent sur le ressenti de la cohabitation entre les Allemands et les villageois mais aucune violence ne semble avoir lieu dans la commune même si de nombreuses réquisitions frappent les habitants. Un couvre-feu est instauré, obligeant les habitants à rentrer chez eux avant la tombée de la nuit, et à éteindre toutes les lumières pour éviter les bombardements Alliés. Il est courant de voir des sections allemandes défiler dans la rue principale dès le matin.

1943

Après l’invasion de la Russie, le camp sert de centre de réorganisation et d’entrainement des unités revenant du front de l’Est. En 1943, les troupes qui arrivent au repos sont dans un état pitoyable. Enrôlés par les Allemands, des hommes de toutes nationalités, encadrés par des fanatiques du régime hitlérien s’entrainent sur le camp. À Mailly, ils sont rapidement remis en forme, rhabillés, réarmés avant de reprendre le chemin des combats.

Les Allemands effectuent également des essais de lancement de fusées sur rampes, mais il semble qu’ils n’aient pas été poursuivis.

Une autre activité se développe : le camp devient un centre important de réparation pour les chars malmenés durant les batailles. Mais cette activité exige une main d’œuvre nombreuse et qualifiée, difficile à recruter. Les Allemands font appel à des entreprises civiles avec des ouvriers issus du S.T.O. (Service du Travail Obligatoire). Le camp grouille d’une activité débordante. Mais si le personnel de maintenance du camp est excédentaire, d’innombrables ouvriers ne sont que de passage et les Allemands, malgré l’efficacité de leur police, ne peuvent contrôler tous ces ouvriers qui possèdent des Ausweiss (laisser-passer) pour travailler.

UN BÂTIMENT ATYPIQUE À MAILLY-LE-CAMP ?

Ce bâtiment construit durant les années 1920, au style oriental unique, se nomme la Casbah, sert de maison close.

La Casbah est une maison close gérée par l’armée, un Bordel Militaire de Campagne (BMC).Les BMC sont des lieux où la prostitution est encadrée sanitairement, médicalement et sous protection militaire. Ces lieux, demandés par l’armée, ont pour but de lutter contre la contamination des soldats par les maladies infectieuses transmissibles et maintenir le moral des troupes.

Le bâtiment se transforme en lieu de refuge pour les Harkis à la fin de la guerre d’Algérie. Malheureusement, il est détruit en 1987.

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Crédits photos :

Allemand au camp en juin 1940, 16 juin 1940, Collection JACQUEMIN Philippe

Allemand devant un café à Mailly, 15 juin 1940, Collection JACQUEMIN Philippe

Colonne de prisonniers français en juin 1940, 15 juin 1940, Collection JACQUEMIN Philippe

Entrée du camp de Mailly en juin 1940, 15 juin 1940, Collection JACQUEMIN Philippe

Casbah, Collection ANCEL Christophe