Un grave incendie au camp de Mailly

12/08/1928

Dans la partie du camp, derriĂšre le quai militaire et Ă  150 m environ du dĂ©pĂŽt d’essence, s’élevaient deux baraquements longs chacun de 30 m et larges, l’un de 14 et l’autre de 8m, sĂ©parĂ©s de 15 m environ et servant d’abris Ă  des camions automobiles.

Dimanche 12 aoĂ»t, vers 22 h 30, deux soldats du 6ᔉ E.T.M, LechĂątre, originaire de la Dordogne et Khag-Vanug, Anamite, remplissaient le rĂ©servoir de l’un des 5 camions Berliet, remisĂ©s dans le plus petit hangar. Le bidon qu’ils tenaient fit explosion soudainement, communiquant le feu au rĂ©servoir du camion. Les cheveux et les sourcils grillĂ©s, les deux jeunes gens qui, par le plus grand hasard, n’avaient pas Ă©tĂ© brĂ»lĂ©s plus griĂšvement, s’enfuirent.

En un court instant les flammes se communiquaient aux rĂ©servoirs des quatre autres camions et bientĂŽt le hangar ne formait plus qu’une fournaise Ă©pouvantable de laquelle on ne pouvait songer Ă  s’approcher.

L’alarme jetĂ©e Ă  travers le camp amena rapidement l’équipe des pompiers militaires et des centaines de soldats. M. le lieutenant-colonel Le TessiĂšre, commandant d’armes, prenant la direction des secours, fit Ă©vacuer les 20 camions remisĂ©s dans le second baraquement. Le sauvetage s’opĂ©ra sous la menace des flammes qui dĂ©jĂ  lĂ©chaient les parois du baraquement. À peine le dernier camion Ă©tait-il sorti que le hangar prenait feu Ă  son tour. La pompe du camp prit Ă  tĂąche surtout de protĂ©ger les baraques peu Ă©loignĂ©es servant de dortoir aux hommes. Le vent soufflant du nord, il n’y avait pas de lieu de craindre pour le dĂ©pĂŽt d’essence situĂ© prĂ©cisĂ©ment au nord du foyer.

En moins de trois quarts d’heure, tout danger d’extension avait disparu et Ă  la place de l’énorme fournaise, il ne restait plus qu’un enchevĂȘtrement de planches noircies achevant de se consumer et les carcasses tordues et mĂ©connaissables des camions dĂ©truits.

De nombreux habitants de Mailly accourus aux abords du camp suivaient avec anxiĂ©tĂ© les phases de la lutte contre le flĂ©au. Le marĂ©chal des logis de gendarmerie Royer accompagnĂ© de deux de ses gendarmes organisa le service d’ordre, maintenant la foule des curieux Ă  distance. L’enquĂȘte ouverte par le chef de brigade Royer n’a pu Ă©tablir les causes de l’explosion du bidon d’essence qui dĂ©termina l’incendie. Les soldats LechĂątre et Khag-Vanug affirmĂšrent qu’ils ne fumaient pas alors qu’ils emplissaient le rĂ©servoir du camion.

Les dĂ©gĂąts s’élĂšvent Ă  la somme de 300 000 francs environ : soit 50 000 francs pour les baraquements et 250 000 francs pour les 5 camions.

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