Un lourd bilan

LE BOMBARDEMENT EST Particulièrement COûTEUX EN VIES HUMAINES

Mais il est une réussite d’efficacité : le camp de Mailly et la totalité de ses installations sont détruits.

LES PERTES CIVILES

Grâce Ă  la prĂ©cision du marquage de l’objectif, l’agglomĂ©ration de Mailly et ses habitants ne subissent indirectement aucune perte, Ă  l’exception de quelques dĂ©gâts sur les bâtiments et hormis dans les bois Sainte Suzanne.

Malheureusement, certains villages voisins sont moins épargnés :

Ă€ Poivres, 16 habitants sont morts par la neutralisation d’une batterie antiaĂ©rienne par des bombes anglaises. L’une des 4 DCA de la commune a tirĂ©e, provoquant la riposte de la Royal Air Force (RAF) et entraĂ®nant la destruction complète d’une rue.

Le village de Trouans compte 5 morts Ă  la suite de la chute d’un bombardier anglais.

Le bombardement fait également 10 morts dans les bois de Sainte Suzanne à cause de leur proximité avec le camp.

Sur le camp, ce sont 30 morts parmi les requis civils du Service de travail obligatoire et 41 parmi les prisonniers de guerre.

LES PERTES DE LA ROYAL AIR FORCE

Sur les 304 aviateurs crashés, 249 périssent, 55 survivent, prisonniers ou sauvés par la population. Les pilotes disparus sont Anglais, Canadiens, Australiens et Néo-Zélandais.

Sur les 359 avions prenant part à la mission sont détruits :

  • 42 Lancaster

  • 1 Mosquito

  • 1 Mosquito

La RAF dĂ©plore de lourdes pertes matĂ©rielles et humaines au cours de cette mission, faisant de ce raid l’un des plus meurtriers menĂ©s par la RAF en France lors de la Seconde Guerre mondiale.

Les pertes représentent 12 % des appareils engagés. Ces pertes sont aussi graves que celles subies lors des raids sur Berlin ou la Ruhr. Cependant, les pertes sont subies dans un laps de temps beaucoup plus court.

Ces pertes sont principalement causĂ©es par la chasse allemande, et secondairement par la DCA ainsi que les collisions entre avions. Une vingtaine d’avions de la RAF sont rentrĂ©s sĂ©rieusement endommagĂ©s Ă  leurs bases.

Les Allemands reconnaissent officiellement 218 tués et 156 blessés, ainsi que la destruction de 102 véhicules, dont 37 chars, et de 144 bâtiments, incluant les dépôts d’essence et de munitions.

Toutefois, des imprécisions subsistent quant au nombre exact des pertes subies par les occupants, et les dégâts réels semblent plus élevés que les pertes annoncées. Certaines sources évoquent ainsi plusieurs milliers de morts et blessés.

LES PERTES ALLEMANDES

Psychologiquement, les civils autour du camp sont marqués par la violence du bombardement et en garderont des souvenirs gravés jusqu’à la fin de leurs vies. Selon certains témoignages, la violence du bombardement éclairait ce ciel nocturne comme en plein jour de Reims à Troyes.

LE 4 MAI 1944

Au matin du 4 mai 1944, le camp de Mailly n’est plus que ruines et un champ de morts. Les survivants allemands Ă©mergent des bois de Mailly. Certains, pris d’une rage incontrĂ´lable et brandissant des armes Ă  feu, font reculer les civils sidĂ©rĂ©s face Ă  la destruction massive causĂ©e par les pilotes de la Royal Air Force.

Les appels tĂ©lĂ©phoniques affluent vers Troyes, Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François pour demander des ambulances en urgence pour les blessĂ©s. L’armĂ©e allemande se charge de rĂ©cupĂ©rer les morts, envoyant de nombreux convois de cadavres vers les crĂ©matoires et les cimetières des environs, rĂ©quisitionnant mĂŞme des civils.

Dans une volontĂ© affirmĂ©e de dĂ©sinformation, le 5 mai, les services allemands ordonnent Ă  la police française et Ă  des civils châlonnais de se rendre sur le camp. Il s’agit d’une opĂ©ration de propagande destinĂ©e Ă  prĂ©senter les cadavres des aviateurs tuĂ©s ou ensevelis dans les dĂ©bris de leurs appareils.

Les reconnaissances photographiques effectuées 48 heures après le raid révèlent une grande densité de cratères de bombes, particulièrement dans la zone des casernements. Quant aux dégâts causés aux bâtiments, ils sont estimés à 80 % irréparables et à 20 % graves mais réparables.

Après le bombardement, la RĂ©sistance participe Ă©galement Ă  la rĂ©cupĂ©ration des aviateurs alliĂ©s rescapĂ©s de la destruction de leurs appareils. Nombre d’entre eux se rĂ©fugient dans les familles françaises jusqu’Ă  la LibĂ©ration ou sont pris en charge par des filières d’Ă©vasion. Beaucoup de ces pilotes s’Ă©vadent ensuite par la Suisse, l’Espagne ou attendent l’arrivĂ©e des AlliĂ©s en France. Certaines bombes Ă  retardement explosent encore dans les jours qui suivent.

Les bombardements menés par les avions Alliés sur le territoire français causent la perte de 75 000 victimes.

Les civils ne sont jamais visĂ©s directement, malheureusement les populations sont des dĂ©gâts collatĂ©raux. Lors des campagnes de bombardement sur l’Allemagne, ce chiffre s’élève Ă  635 000 civils allemands.  Une comparaison entre le tonnage de bombes larguĂ©es et le nombre de victimes civiles montre qu’il faut, approximativement, une tonne de bombes pour tuer un Britannique, trois pour un Allemand, six pour un Italien et neuf pour un Français.

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Crédits photos :

3 photos du camp de Mailly détruit.  Collection association Maison Rouge de Vrault

Le camp de Mailly avant le bombardement. Collection association Maison Rouge de Vrault

Tankistes allemands au camp de Mailly. Collection association du 3-4 mai 1944

Photo avant et après du camp le bombardement. . « Mailly-le-Camp ». Grande Bretagne. Royal Air Force. Collection HOURIGAN Margaret. IBCC Digital Archive, https://ibccdigitalarchive.lincoln.ac.uk/omeka/collections/document/3586 

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